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Hermès, la renommée à toute bride…

Sac Hermes Victoria 35 cuir

La Naissance d’Hermès

En 1801, non loin de Düsseldorf, Thierry Hermès voit le jour. De Louis XIV à Napoléon, allemand devenu français, Hermès, en voilà un nom divin… A l’origine, il est un protecteur des commerçants, un messager des dieux. Était-ce un signe ? Avait-il déjà sa bonne étoile l’amenant tout droit vers le succès ?

Un cheval au doux nom d’Hermès le décide à se lancer dans le monde équestre et, plus précisément, dans la fabrication de selles et de harnais.

A l’époque, on n’entendait pas uniquement le bruit des moteurs vrombissant mais aussi celui des sabots de chevaux au trot, au galop. Ces équidés rapides et alertes servaient au transport de personnes, de matériel et notamment pour les courses hippiques. Une aubaine pour un maître artisan harnacheur-sellier.

La Maison Hermès & Fils à Paris

Thierry Hermès rejoint Paris, l’église de la Madeleine et le quartier des grands boulevards. De la place de l’Opéra à la place de la République, des bâtiments haussmanniens à perte de vue, l’artisanat y a-t-il sa place ?

A la rue Basse-du-Rempart, Monsieur Brion, un voiturier, revend ses immenses ateliers. Un an plus tard, l’enseigne ‘Hermès et fils’ est désormais parisienne. Ses cuirs coutures sellier sont ce qui se fait de mieux. On veut la finition Hermès, chère et chic. 

En 1867, lors de l’exposition universelle « d’art et d’industrie », au Champ de Mars, il est invité au Palais de l’Industrie et se voit remettre la médaille première classe pour une selle de dame en peau de porc anglais et chevreau glacé.

Il s’émeut devant son petit-fils Charles car il sait que le père de son grand-père le rendra célèbre parce qu’un jour, il a inventé le cousu-sellier.  

Hermès se lance dans le monde equestre

Hermès, des selles prestigieuses

En 1878, Thierry Hermès s’éteint à Neuilly. Il a passé les brides depuis un moment à ses enfants et petits-enfants. Emile-Charles, son fils décide de s’installer à quelques pas de là, rue du Faubourg Saint-Honoré. Une rue de prestige et de pouvoir de par ses nombreuses boutiques de luxe, ses ambassades. Les équipages luxueux s’y arrêtent. 

Car, au numéro 55, se trouve l’ultime pouvoir de la France, la résidence du Président de la République, l’Elysée. Autant dire que c’est l’endroit idéal si l’on veut être vu. Ainsi, le succès ne fait pas attendre, c’est une clientèle prestigieuse qui attend la famille Hermès. Des aristocrates, des présidents et même des rois, tout le monde désire équiper sa monture du logo « Hermès ». Chaque selle est personnelle. Elle suit les formes du cheval et du cavalier.

Avant de découper les cuirs et les peaux, il faut donc prendre les mesures de l’animal et de son propriétaire. Ensuite, on coud, on lace et puis, on essaie. Entre la prise de mesures et les finitions, 40 heures de travail auront été nécessaires. 

Emile-Charles décide d’étendre l’activité de la famille « Hermès » au monde équestre. Ils pensent aux accessoires utiles au cavalier et à leur destrier : sacs, pochettes, sacoches en cuir.  

En 1892, il y a un sac que les têtes couronnées et les plus grands s’arrachent, le sac “Haut à Courroies” dans lequel, se rangent les bottes et la selle.

1914, La voiture automobile personnelle commence à remplacer les cavaliers dans les rues. Les petits-fils Adolphe Hermès et Émile-Maurice Hermès prennent les rênes de l’entreprise. Émile-Maurice voyage Outre-Atlantique et confirme son intuition. Ils se lancent dans la maroquinerie de voyage. Car dans ses bagages, Emile-Maurice a aussi ramené ‘la fermeture éclair’ et l’exclusivité de sa fabrication pour la France ! C’est désormais seul qu’il va diriger l’entreprise. Il débute par la création de bagages et sacs cousus sellier. C’est à toute allure qu’il développe la maison comme l’a fait Louis Vuitton. Il fréquente la Haute société et ses plaisirs. Il connaît ses habitudes.

Dans les années 1920, il crée une série de collections d’accessoires de voyage mais également de sports prisés par sa clientèle : sacs de golf, cantines automobiles, écharpes de soie, bijoux, et même des colliers pour chien. 

Les icônes chez Hermès

Au 24 Rue du Faubourg Saint-Honoré, les créateurs lâchent la bride sur des collections pour femmes. En naîtront des icônes, comme le ‘sac de voyage à courroie’, en 1935. Qui eut cru que ce modèle allait faire la gloire de la maison Hermès parce qu’une jeune actrice allait en 1956 porter ce sac fièrement au bras de son prince. Le sac fut rebaptisé “sac Kelly”. L’incontournable se décline en cuir, toile et cuir, autruche et crocodile. Il se ferme à l’aide de deux courroies en cuir. Il montre un petit cadenas. Détail pratique, il se pose partout, quatre petits clous dorés sous le dessous protègent le cuir. 

En 1978, le petit-fils d’Émile Maurice Hermès prend la tête de l’entreprise familiale. Il développe le prêt-à-porter et, comme l’a fait ses ancêtres, un domaine autre, inattendu. Pour lui, ce sera l’orfèvrerie. La même année, Jean-Louis Dumas prend la présidence de l’entreprise.

En 1984, il crée un sac plus grand, le Birkin qui a permis à son instigatrice que le hasard a mis sur sa route, de participer aux croquis.  Il se fait attendre dès les commandes qui abondent et se fait rare aujourd’hui. 

Issu de 1937, le célèbre carré de soie de 90cm sur 90cm Hermès était devenu l’indispensable pour une autre grande dame, Jackie Kennedy. Découpé et ourlé à la main, il rappelle qu’Hermès est avant tout dans la perfection d’un travail artisanal. Diriger une marque devenue aussi prestigieuse, c’est donner de l’unicité à ses créations.

2005, Bali Barret, créatrice de A.P.C., cette battante, entre tradition et modernisme, prend la direction artistique de la soie et du carré. Elle retourne sur les lieux de sa création, se plonge dans les anciens croquis. Forte de ces images, elle mélange le travail du cuir et de la soie, elle ose un imprimé à pois dessinés au laser ou encore un carré coupé en deux. 

2009, Pierre-Alexis Dumas lui propose immédiatement de devenir directrice artistique d’Hermès femme. Elle n’a plus rien à prouver, elle sait que, seul, le travail en équipe est porteur. 

Elle a un goût extrêmement sûr qu’elle n’impose pas, mais que l’on a envie d’écouter tant il est frappant de justesse »,

dit de son amie, Hugues de Saint Simon. Elle lance l’exposition itinérante “Hermès Carré Club”, une mise en scène d’un studio de confection de carrés. Elle aime les nouveaux créateurs comme Porte Jacquemus et Marine Serre qui bousculent les codes. C’est son amour pour la beauté et cette confiance en l’avenir qui font que le succès de la maison Hermès.

Hermès, Hong Kong
Hermès Carré Club exposition a París 2019

Jusqu’en 2011, pendant 7 ans, Jean-Paul Gaultier, succède aux cachemires “parisienne intello” de Martin Margiela et prend la direction du prêt-à-porter féminin de la marque.  Jean-Louis Dumas sait que le génie du couturier viendra pimenter des collections qu’il faut quelque peu secouer.  Les ventes bondissent de 20%.

Lui qui a la réputation d’aller dénicher les plus belles peaux aux quatre coins du monde, en revient avec des chemises aux accents de voyages lointains, des blousons aux matières luxueuses. Mais l’esprit couture, toujours, jusque dans ses collections sportswears. Dès lors, chaque année, la maison réinvente une nouvelle thématique, une autre histoire. 

Jean-Paul Gaultier a lui aussi cédé sa place à Christophe Lemaire, en 2011. C’est un créateur plus discret, minimaliste. Un retour aux éléments premiers. Les lignes sont graphiques.  

Depuis 2006, Patrick Thomas est à la tête de la marque. Pour la première fois depuis plus de 150 ans, ce n’est plus un membre de la famille Hermès qui dirige la maison ! Mais il fera de l’entreprise familiale une multinationale. Avec presque 20 % de croissance en 2010, la Hermès a exporté son savoir aux Etats-Unis. Parfums et bijoux sont le chic des femmes asiatiques. 

2019, une première ligne beauté Hermès joue la carte environnementale. Lipsticks rechargeables avec ingrédients naturels, sérums et fards peuvent s’acheter désormais en ligne. Les carrés double face commencent l’année 2020. Alex Dumas dirige la maison qu’il avait rejointe en 1995 au niveau financier.  Wilfried Guerrand pour la sellerie-maroquinerie. 

Un petit mot sur un « petit h ». Né de l’air du temps de la récupération et surtout de Pascale Mussard qui, d’atelier en atelier, va chiner pendant des années les chutes de peausseries, les perles, les fils, boucles, fermetures, bouts de soies, de velours….

Elle remet ces ‘bouts de ficelle’ dans les mains des artisans. Elle les envoie en Amazonie et chez les Touaregs puis les rassemble pour jeter leurs idées sur la table.

Et ça marche ! Chacun apprend l’un de l’autre. Ce sont tous les éclats de l’histoire de la maison qui se rassemblent à nouveau pour innover. 

Le luxe, c’est désormais ce qui se upcycle !

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